Je ne crois plus à Peter Pan tu sais | Tiphaine

Août. Août sonnait comme bientôt la reprise des cours et donc un retour à Poudlard, mais qui disait retour à Poudlard, disait refaire face à Tiphaine et donc me souvenir de ce que sa sal*pe de sœur avait osé faire à ma fille adorée. Sophie était morte par la faute d’Illiana et ma vengeance sera terrible mais lente, très lente et froide. J’avais donc transplanée depuis la villa de Sam à Malibu jusqu’à Poudlard. Je me trouvais face à cette école dont j’avais foulé les par-terres et les bancs lorsque j’étais étudiante, cette école dans laquelle j’avais enseigné et dans laquelle je continuerais d’enseigner pendant encore de longues années, ça je pouvais le jurer.

Poussant le portail, je me mis à marcher, je savais mes valises déjà là. Il me suffirait simplement de me rendre dans mon bureau, de préparer mon bureau comme il se doit pour la nouvelle année, et surtout, il fallait que je me prépare mentalement à cette nouvelle année, durant laquelle je ne verrais pas Sophie, durant lesquelles je ne verrait pas Sophie si je puis dire. Mes cheveux blonds lâchés sur mes épaules, ils se laissaient porter par le vent alors que mes yeux bleus balayaient le paysage du regard, l’école encore endormie… Tandis que je marchais dans le froid, vêtue de ma dernière tenue en date, il restait une semaine avant qu’elle n’accueille les étudiants.

Entrant dans cette école aux allures froides, je marche, ma baguette à la main avant de monter les grands escaliers, saluant les fantômes, les remerciant pour leurs condoléances pour la plupart et finalement, me voilà arrivant au deuxième étage. Si on ne me connaissait pas, on aurait pu dire que je ressemblais à un zombie mais ce n’était pas le cas, loin de là. Je fais un mouvement de baguette et la porte s’ouvre avant de se refermer derrière moi. Je m’avance vers mon bureau et pose mon regard sur mes valises, sur les deux cartons posés sur mon bureau.

En sortant une photo de Sophie enfant, je la pose sur mon bureau et m’assieds avant de pousser un nouveau soupir et fais un mouvement de baguette avant que tout ne se range tout seul. Attachant mes cheveux en chignon haut, je me lève avant d’ouvrir l’un de mes tiroirs pour trouver des anciens parchemins avant de sentir un léger frisson me parcourir l’échine.

« Qu’est-ce-que tu veux Tiphaine ? »

Je pousse un soupir et me retourne avant de m’adosser à la commode derrière moi, levant le regard pour croiser celui de la blonde, elle m’hérissait le poil, j’avais envie de lui sauter à la gorge mais je ne devais pas le faire, non, je devais rester discrète et faire gonfler les rangs de l’Ordre, tout en douceur. Croisant les bras sous ma poitrine, je repris finalement la parole sans aucune once de sympathie.

« Tout le déplaisir est pour moi Madame la Directrice. » énonçais-je avec un regard sombre.

Par moment quand je dormais la nuit, je revoyais cette scène affreuse, l’éclair vert, Sophie touchée de plein fouet qui s’écroule dans mes bras et moi, impuissante devant cela. Un léger frisson me parcourt l’échine avant que je ne reprenne contenance.

« Qu’est-ce-que je peux faire pour toi ? » énonçais-je finalement « Je suppose que tu n’es pas simplement là pour te pavaner, j’me trompe ? »

J’espérais simplement qu’elle n’est pas connaissance qu’Emma Duval n’était nul autre que ma nièce car sinon, je connaissais bien Tiphaine, elle tentera tout son possible pour me faire souffrir et je refusais catégoriquement qu’elle s’en prenne à ma nièce ou même à ma sœur. Car oui, pauvre d’elle, il y aurait deux Donna sous le toit de Poudlard, sans doute l’avait-elle embauchée parce qu’il est clair qu’on manque cruellement de professeurs. Soufflant pour ôter une mèche blonde de devant mes yeux, je reprends finalement la parole.

« Oh attends, je suis sûre que tu es venue pour vérifier que j’étais bien vivante. Bah tu vois, t’as ta preuve que je suis bien en vie. » énonçais-je avec un once de moquerie dans la voix.

Pour le coup…elle marquait un point. Vu tous les regards qui se pavanaient pour elle dans l’entièreté du monde magique, elle devait savoir où je me trouvais. Pourquoi n’était-elle pas venue plus tôt alors si elle savait que j’étais toujours en vie ? Une once de curiosité passa dans mon regard alors que je ne la quittais pas des yeux, écoutant ses dires, sans rien répondre pour autant. Pour tout dire, là tout de suite, je pensais à ma sœur. Elle était devenue professeur ici, à Poudlard mais qui deviens professeur ici, c’est toujours après une demande de la directrice.

Je commençais à comprendre, elle réunissait tous les Sheridan au même endroit et sans que je ne m’en rende compte, elle était servie. Capucine, Elena, Peter, ma sœur, ma nièce et moi. Oh non… Une once de colère passa dans mon regard avant que je ne reprenne la parole, comprenant où elle voulait en venir. Je sentais la colère naître au fond de mon ventre, il était clair que ma vengeance serait encore plus redoutable, un jour elle serait veine, un jour, elle n’existera plus et je la tuerais de mes propres mains.

« Si tu touches ne serait-ce qu’un seul cheveu de ma nièce, je te jure que je réduis en cendres, je te jure que je te tue avec souffrance. Je t’interdis de l’approcher et je t’interdis de t’approcher de ma sœur. »

Car oui, voyez-vous, cette s*lope de Tiphaine Retrac a proposé un poste à ma sœur et ma sœur l’a accepté uniquement pour veiller sur ma nièce…et accessoirement sur moi aussi mais ça, ce n’est qu’un détail mais en aucun cas, je ne laisserais cette sale pétasse de blonde s’approcher de ma sœur, jamais !

Je ne savais pas quoi dire…pour tout dire, elle m’avait clairement coupé la chique. Où était mon fils ? Elle avait raison, je ne l’avais pas revu depuis la semaine dernière. Ses sœurs ne savaient pas où il était et j’avais simplement pensé à ma « vengeance » et je n’avais pas pensé à mon fils. Fronçant les sourcils, je lança un regard noir à celle qui était jadis mon amie mais il y a très très longtemps.

« Ma sœur et ma nièce te haient encore plus que moi tu sais… » énonçais-je à la blonde en me servant un verre de cidre que j’avais ramené de la villa.

Buvant une gorgée, puis une seconde, je vins ramener mon regard sur la directrice.

« Si tu as osée faire quoi que ce soit à mon fils sale pétasse, je te jure que je… »

Je compris que mon fils m’avait tout bonnement filer entre les doigts et que Tiphaine en était la cause.

« C’est ça que tu cherches alors ? A me briser en t’en prenant aux gens que j’aime ? Mais tu oublies une chose, ta salope de sœur a tué ma fille mais moi, tu ne m’auras jamais. Tu aurais dû me tuer quand tu le pouvais Tiphaine car crois-moi, tu vas t’en mordre les doigts et pour ce qui est de mon fils, son père va s’occuper de le ramener à la raison, tu ne gagneras pas, tu ne gagneras jamais, tant que je serais en vie, je ferais pour te détruire. »

Elle venait de me couper la chique comme on dit. Je n’avais pas de mots pour répliquer, je voulais simplement qu’elle dégage de mon bureau mais j’allais me montrer polie et lui faire comprendre qu’elle ne me faisais pas peur.

« Je t’emmerde. »

Voilà ce que je venais tout bonnement de lui répondre. En même temps, elle l’avait tout bonnement mérité, elle ne méritait pas mieux que ma haine et mon dégout, non elle ne méritait pas mieux. Mais dans un sens, elle avait raison, ma famille partait en vrille. Ma fille aînée avait perdue la vie, mon fils était dieu seul sait où et moi, je me trouvais là, alors que ma place était au près des miens. Mais non, je devais rester, pour le bien de mes étudiants. Car même si je n’étais plus directrice adjointe de Poudlard, je n’en restais pas moins professeur et tant que je serais en vie, mes étudiants apprendront à se défendre.

Adossée à mon bureau, croisant les bras sous ma poitrine, je regardais Tiphaine qui m’énonçait le fait que je conservais mon poste uniquement parce que le Ministre était pour l’Ordre et qu’une fois qu’il ne serait plus, je n’aurais plus de poste ici. Elle pensait réellement me faire peur ? Un rire nerveux m’échappa avant que je ne me reprenne en levant le regard vers la blonde.

« Dis moi, depuis le temps, tu devrais savoir que tes menaces ne me font plus peur. tu as beau tout tenter pour me briser, briser ma famille, je suis coriace Tiphaine et ça, faudra que tu te le mettes dans la tête, tu n’arriveras pas à te débarrasser de moi. Et Ministre ou non, je conserverais mon poste de professeur car j’ai le devoir de protéger mes étudiants et si tu t’attends à ce que je capitule, le jour où je n’aurais plus le Ministre de mon côté, tu te fourres le doigt dans l’oeil jusqu’à l’épaule. »

Je me retourne et me dirige vers mes dossiers avant de me remettre à les ranger, espérant qu’elle partirait d’elle-même, sinon je la dégagerait moi-même.

Comment réussir à vivre en sachant pertinemment qu’une épée de Damoclès du nom de Tiphaine Retrac est au dessus de notre tête ou de celles des gens qu’on aime ? Je ne pouvais me résigner à mettre ma nièce ou ma soeur en danger. Non, ça il en état tout bonnement hors de question, il fallait que je les prévienne, qu’elles sachant que c’était dangereux, qu’elle devait se méfier de Tiphaine…a cause de moi. Je n’écoutais que d’une oreille ce qu’elle me disait, murmurant simplement.

« C’est ça ouai. »

Mais sur un point, elle n’avais pas tord. Je vieillissait et je ne pouvais aller contre la nature, bon je n’avais que quarante et un ans mais elle avait raison, je ne serais pas éternellement là mais tant que je serais là, je me jura intérieurement de tout faire pour protéger ceux que j’aime, au péril de ma vie. Le dos tourné, je m’occupais de mes dossiers avant de voir le coupe-papier arriver à quelques centimètres de ma tête. J’eu un léger sursaut de surprise avant que Tiphaine ne reprenne la parole alors que je tournais un regard sombre à son intention.

M’emparant du coupe-papier, je le lança au moment même où la porte se refermait.

« Raaah ! »

Les deux mains posées sur l’étagère, adossée contre cette dernière, je ferma les yeux et pris une grande respiration. Elle ne m’aurait pas, je n’arriverais pas à saturation, je ne pouvais pas, je n’avais pas le droit.