Les pleurs d'une fille [Emma & Beau]

Aujourd'hui, les étudiants n'avaient pas eu cours pour cause de tirage au sort. Quelques heures plus tard, la coupe de feu ferait son arrivée à Poudlard et cracherait un petit papier avec le nom de celui ou celle qui deviendra le champion de l'école anglaise. Beau ne s'était évidemment pas inscrit, étant en première année malgré son âge et ne connaissant encore rien à la magie. Ne connaissant non plus personne à l'école, il n'avait pas de préférence quant à celui ou celle qui deviendrait le champion. Fille, garçon, Serdaigle, Serpentard, Poufsouffle ou Gryoffondor, il s'en fichait royalement. La seule chose qui importait était que cette personne gagne le Tournoi.

Profitant donc de cette journée libre, Beau avait passé plusieurs heures dans la bibliothèque pour étudier le programme de l'année, s'avancer dans les cours et dessiner les étudiants qui se trouvaient déjà là en cette nouvelle année naissante. Ils étaient bien peu, principalement Serdaigles et Poufsouffles, mais ça lui donnait matière à dessiner, à faire ces portraits qu'il aimait tant. Ne resterait plus, au fil des mois, qu'à mettre des noms sur ces visages anonymes.

En début d'après-midi, il sortit du château dans l'optique de trouver le saule cogneur à la triste réputation, celui qui avait détruit la voiture du père Weasley, du temps de Potter. Il voulait le voir de ses propres yeux, si tant était qu'il fut toujours debout, et en tracer les branches dans son carnet, au chapitre paysages. Un jour, il lui faudrait aussi trouver un endroit élevé d'où il aurait vue sur le château pour pouvoir le dessiner dans son entièreté, mais ce serait plus probablement l'année prochaine, ce croquis lui prendrait plusieurs jours plusieurs jours.

Glissant ses affaires dans les poches de sa cape passée par-dessus un jeans et un t-shirt simple, il dévala les escaliers jusqu'à rallier le rez-de-chaussée et le hall d'entrée. Il s'engagea dans le parce ensoleillé et respira longuement l'air de début d'automne. S'il appréciait ce parfum, ce n'était rien comparé à l'air frais des jours d'hiver, quand il n'hésitait pas à laisser les fenêtres ouvertes pour sentir cette odeur malgré que le froid qui l'accompagnait. Il écouta aussi, tendant l'oreille aux bruits de la nature. Les oiseaux chantaient, le vent sifflait dans les arbres... Il entendit un son qui ne devrait pas être là. Les pleurs d'une fille.

En temps normal, Beau serait parti en courant dans la direction opposée pour ne pas avoir à consoler une fille, mais il fut curieux. Lentement, il suivit les sons qui le guidèrent jusqu'à un banc isolé, caché derrière un buisson épais. S'il n'avait pas entendu la fille, jamais il ne se serait douté que quelqu'un se trouvait là. Il reconnut une Gryffondor dont il avait déjà tracé le portrait un peu plus tôt. Il se souvint même du nom inscrit sous son visage : Emma Duval. Il fouilla ses poches et en sorti un mouchoir en papier qu'il lui tendit en s'approchant d'elle.


C'était le début de l'année, la journée était belle et, dans quelques jours, ils partiraient pour l'Académie française. Lui ne voyait pas de raison de pleurer, mais peut-être celles d'Emma étaient-elles tout autre.